vendredi 13 mars 2015

Mon kim & moi : David LAROSE

David LAROSE - Marc BERTHIER - Cestquoitonkim


Classement mondial : 8ème
Catégorie: - 66 Kg
Taille: 1 m 68
Ceinture noire : 3ème Dan
Technique favorite: Ko-uchi-gari / Sankaku jime
Club : Sainte Genevieve Sport
Date de Naissance: 04/07/1985





Palmarès :
- Double champion du monde (individuel et par équipe)
- 4 médailles aux championnats d’Europe
- 8 médailles aux Grands Chelems dont 2 victoires à Paris
- 2 médailles aux Master
- 10 médailles aux championnats de France 1ère division
- 2 sélections aux JO (2008 remplaçant et 2012 titulaire)
Plus de détails ici : www.judobase.org


Peux-tu nous parler de toi ?

Je suis né à Bondy et j’ai grandit dans l’Essonne (91). J’y ai fréquenté 3 clubs de judo, c’est dans l’uns d’entre eux que j’ai rencontré celle qui est aujourd’hui ma femme et la mère de mes deux enfants. Je ne suis pas issu d’une famille de sportif mais je partage cette passion du judo avec ma femme, qui peut plus facilement comprendre les sacrifices que cela engendre et qui m’encourage au quotidien.

Source Youtube - LCL Vidéos (Fév. 2013)

En dehors du judo j’aime passer du temps en famille et voyager. Je pratique aussi le ski autant que possible, c’est une deuxième passion.

J’ai démarré le judo à 9 ans un peu par hasard ; il fallait que je trouve un sport pour me dépenser physiquement, j’ai essayé et je l’ai adopté. Aujourd’hui ce sport représente une grande partie de ma vie puisque je le pratique tous les jours et qu’il me fait vivre.


À quel moment as tu su que tu pouvais faire du haut-niveau et comment as tu réussi à y accéder ?

J’ai très vite prit goût à la compétition. Vers 14 ans j’ai commencé à faire des résultats (championnats d’île de France et championnats de France) et c’est à ce moment là que j’ai décidé de m’investir à 100 % dans ce sport en intégrant le pôle France de Brétigny. Cette première étape de mon parcours m’a permis de m’entrainer tous les jours et de commencer a côtoyer le haut niveau. J’ai ensuite intégré l’INSEP deux ans plus tard. 

De nombreuses personnes ont contribué à cette réussite : mes entraineurs de club, de pôle France mais également ma belle famille (parents et frère de ma femme). Ce sont eux que je dois remercier aujourd’hui, ils ont toujours été d’un grand soutien (dans la réussite comme dans l’échec), ils m’ont toujours soutenu et me suivent encore aujourd’hui à l’autre bout du monde pour m’encourager ; Benjamin, Catherine et Alain : Merci ! Mon beau frère Benjamin est d’ailleurs encore très présent pour moi aujourd’hui, c’est une véritable encyclopédie du judo et connaît tous mes adversaires sur le bout des doigts ; c’est lui qui me donne des indications sur mes concurrents la veille d’une compétition.

David LAROSE - Marc BERTHIER - Cestquoitonkim


Pour toi, avant une compétition quelle est la meilleure préparation?

Avant une compétition et d’ailleurs tout au long de la saison, la meilleure des préparations doit être pluridisciplinaire : technique, physique et mentale.

Bien sûr, la pratique du judo (randori, technique) est primordiale. Je l’associe à du renforcement musculaire et cardio avec un préparateur physique qui m’entraîne 2 fois par semaines. A côté de cela, je fais des séances vidéo avec les entraineurs de l’équipe de France.

Enfin je consacre une partie de mon temps à la préparation mentale avec Christophe Gagliano qui est un préparateur extraordinaire. La préparation mentale est très importante et souvent négligée par les athlètes.


Comment abordes tu une compétition et comment restes tu concentré ?

J’entre dans une "bulle" 3 ou 4 jours avant l’événement, progressivement je parle moins et me concentre en pensant à cette journée.

Durant la journée je n’ai pas spécialement de rituel mais j’écoute toujours des musiques entrainantes qui me permettent de rester concentré et de me transcender.

Lors de la pause (par exemple entre les quarts et les demies) j’aime retrouver ma famille et mes amis dans les gradins.


Quel est ton meilleur souvenir judo ?

Mon meilleur souvenir est ma victoire au Tournois de Paris 2013. J’ai réalisé la journée parfaite, en réussissant à rentrer toutes les techniques que j’avais prévues en mettant ippon à chaque foi. C’est la journée dont on rêve tous : tout se passe comme on l’avait prévu.

De plus j’avais gagné l’année précédente et j’avais pour objectif de réitérer l’exploit mais avec la manière… challenge réussi !

Source Youtube - Judo montbrison via L'équipe 21


As-tu un conseil à donner aux judokates et judokas qui rencontrent des difficultés (blessure, manque de résultat …) ?

Le meilleur conseil que j’ai à donner c’est qu’il faut tout mettre en œuvre pour atteindre ses objectifs… Et oui le haut niveau et la réussite demandent du travail et des sacrifices. Il ne faut rien regretter mais il faut garder à l’esprit une chose essentielle : toujours prendre du plaisir ! Le jour où le plaisir n’est plus là et que la pratique du judo devient une contrainte, ça n’en vaut plus la peine.

David LAROSE - Marc BERTHIER - Cestquoitonkim


Le deuxième conseil que je peux donner aux jeunes judokas c’est d’éviter les régimes ; c’est souvent à cause d’eux que le corps est fragilisé et que les blessures deviennent récurrentes. Le corps n’oubli pas ces périodes de restriction qu’il a subi… même des années après !


Comment vois-tu l'avenir du judo ?

J’espère que le judo deviendra un sport qui permettra à tous les athlètes de haut niveau d’avoir des revenus suffisants pour se consacrer à 100% à leur carrière. On rencontre aujourd’hui trop de judoka sous payés qui sont obligés de cumuler un emploi pour vivre et c’est dommage.

Je ne souhaite pas non plus que le judo devienne un sport pourri par l’argent ; L’argent laisse la porte ouverte à la corruption, et à des enjeux prédominants comme le dopage, le pari et les matchs truqués. Tout cela pourrait amener à dénigrer l’image du judo et plus généralement du sport.


Le blog essai d'aider les athlètes qui font appel aux crowdfunding. A priori, les Français n'y font pas appel. Est-ce plus facile de se financer en France ?

La France n’est pas le pays qui rémunère le plus ses judokas : au brésil par exemple les numéros 1 gagnent bien mieux leur vie que les français.

Le crowdfunding est une méthode comme une autre pour tenter de récolter des fonds et même si quelques judokas français y font appel, ils ne représentent qu’une faible minorité.

David LAROSE - Marc BERTHIER - Cestquoitonkim

En France, nous sommes financés par nos clubs, la fédération et quelques uns d’entre nous avons des conventions. J’ai moi même eu l’opportunité d’avoir une convention avec le conseil général de l’Essonne (département très actif et très impliqué dans le sport) qui m’a proposé un contrat d’insertion professionnelle en 2005. J’ai donc un poste qui me permet de consacrer la majeure partie de mon temps au judo et qui m’assure un emploi à l’issue de ma carrière.

Le judo reste donc un sport dans lequel très peu d’athlètes gagnent raisonnablement leur vie, ce qui semble étonnant au vu du nombre de licenciés.


Depuis que tu fais du judo quelles marques de judogi as tu portées ? Lesquelles conseilles tu ?

Lors de mes compétitions internationales avec l‘équipe de France, je porte les kimonos de notre sponsor officiel : Adidas.

David LAROSE - Marc BERTHIER - Cestquoitonkim

Sur tous les autres événements, je porte les judogi de mon sponsor : Mizuno. Les judogis qu’ils proposent sont beaucoup plus souples et me permettent d’avoir plus de sensations dans mon judo.


As-tu un conseil à donner au lecteur du blog lors du choix d'un judogi ?

Le seul conseil que je puisse donner c’est de choisir un kimono en fonction de comment l‘on se sent lorsqu’on est dedans.

Il ne faut pas raisonner en termes de "est ce que si mon kimono est rigide mon adversaire aura plus de mal à le saisir et sera désavantagé ?" Un bon judoka sera performant dans n’importe quel kimono.

Le tout est dans le ressenti, il suffit de répondre à la question: suis-je plus à l’aise dans un judogi souple (Mizuno) ou rigide (Adidas)


As-tu une actu en ce moment ?

Judo : En ce moment je suis en stage international au brésil [Au moment de l'interview]

Autre : Je suis dans le Calendrier des Dieux du stade de cette année (2014/2015) et j'ai collaboré avec le photographe Marc BERTHIER dans le cadre du livre "Une journée particulière – A special day".


Avant dernière question d'un certain Ludovic GOBERT qui demande si ta ceinture est aussi longue des 2 côtés après l'avoir attachée ?

Oui c’est vrai, j’ai quelques tocs, comme là une ceinture bien mise. J’aime quand c’est carré ;-)


Un dernier mot pour les lecteurs du blog ?

J’en profite pour remercier tous les supporters du judo français. Vous êtes d’un grand soutien, ça fait vraiment plaisir de recevoir des mots gentils et de se sentir soutenu dans les bons comme dans les mauvais moments.

David LAROSE - Cestquoitonkim
 Maëva et Julien
 David LAROSE - cestquoitonkim
 Jean Hugues
David LAROSE - cestquoitonkim
David LAROSE - cestquoitonkim
 Arnaud
David LAROSE - cestquoitonkim
Véronica
David LAROSE - cestquoitonkim
Matthys
David LAROSE - Marc BERTHIER - cestquoitonkim


Je vous donne rendez-vous à tous en avril prochain aux championnats d’Europe, en Août pour les championnats du monde et bien sûr en 2016 pour les jeux Olympiques de Rio !




Crédits photos :
- Marc BERTHIER avec son accord, reproduction interdite
- Alexane, Arnaud, Jean-Hugues, Julien, Maëva, Matthys et Véronica

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