dimanche 30 décembre 2018

Interview - François Bard

Interview de François Bard - cestquoitonkim - judo




David du blog www.cestquoitonkim.com : Bonjour François Bard. Ça me fait plaisir de te recevoir sur le blog. Tu es ceinture noire 4ème Dan, professeur de judo et entrepreneur. Je te propose de démarrer par une question simple. Que fais tu dans la vie ?

François : J’aide les athlètes et les entrepreneurs à devenir ceinture noire de leur propre vie !



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David du blog www.cestquoitonkim.com : Si tu devais définir ton parcours et ta personne jusqu'ici que dirais tu ?

François : Un parcours influencé par les rencontres, les voyages et les expériences que j’ai pu vivre. J’ai finalement fait le choix de vivre la vie qui je voulais. Transmettre ce que je ressens du Judo et aider les gens que j’accompagne à devenir la meilleure version d’eux-mêmes !

David du blog www.cestquoitonkim.com : Excuse moi ... oui ? ... dans l'oreillette une question du lecteur du blog Jean-pierre Cianfarani. Je te la livre : comment cultiver la confiance en soi ...aider à la retrouver après une blessure ou une longue absence des tatamis ou aider à la trouver tout simplement ?

François : Il n’y a pas de recette toute faite. Sinon on le saurait depuis longtemps. La confiance en soi passe par un travail sur soi et l’acceptation de se regarder dans le miroir pour avancer ou pour changer. Pour retrouver la confiance après une blessure il sera intéressant d’y travailler pendant la blessure. Que ce soit par de la visualisation ou un travail sur soi bien mené. Pour moi, il n’y a pas de hasard. Si le corps nous fait signe de ralentir, alors il est bon d’écouter ce message et de composer avec pour devenir encore meilleur.

David du blog www.cestquoitonkim.com : Peux tu nous parler des outils que tu utilises dans ton coaching comme la méditation, la visualisation ... ?

François : le coaching c’est le moyen de faire émerger le meilleur chez les gens que l’on accompagne. Principalement du questionnement, de la discussion, de l’écoute avec précision. Les gens sont très rassurés d'entendre parler d'outils, de techniques mais finalement les solutions sont en eux. Mon job est de les aider à les faire émerger.


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David du blog www.cestquoitonkim.com : Tiens une autre question piège : les outils font il le coach ?

François : Chaque coach à son style. Tout comme au Judo. Il n’y a pas un bon Judo. Il y a le Judo, point. Chacun adapte le Judo à son gabarit à sa manière de bouger, à sa façon d’être.

David du blog www.cestquoitonkim.com : D'ailleurs qui accompagnes tu ?

François : J’accompagne des athlètes pro et amateurs, mais également des dirigeants et des entrepreneurs.

David du blog www.cestquoitonkim.com : Excuse moi à nouveau ... oui ? Ah ok. Une question d'un autre lecteur. Bruno Blanchard demande comment rester concentré sur le combat et gérer la fatigue ?

François : Je ne détiens pas la vérité. Mais de mon expérience, le mental et les pensées laissent la place à la fatigue. Par exemple : je m’occupe d’une équipe de judoka. Lorsque certains combattent en individuel, ils peuvent parfois sembler fatigués et s’écoutent pendant le combat. Ces mêmes judokas, en équipe, sont inébranlables. La seule chose qui change c’est que cette fois-ci leur motivation est différente. L’élève à qui je pense, est un élève doué mais qui préfère les rencontres en équipes, pour les copains.

David du blog www.cestquoitonkim.com : Je reviens à toi quel parcours aimerais tu avoir d'ici 10 ans ?

François : J’aimerais continuer à évoluer dans le Judo en tant que professeur et également continuer d’accompagner les gens motivés sur leur chemin de vie et pourquoi pas écrire un livre.

David du blog www.cestquoitonkim.com : Aujourd'hui comment démarrer un coaching avec toi ? Je crois que tu offres un premier rendez vous de 45 min gratuit.

François : Oui c’est exact. Je mets souvent un lien dans mes posts sur les réseaux sociaux. Il suffit de cliquer sur le lien et de remplir le formulaire. Nous fixons ensemble un rendez-vous gratuit de 45’ pour faire le point avec clarté sur la situation de la personne et décider d’un accompagnement ou non. Ou alors il suffit simplement de me contacter en direct via mail ou messenger. francoisbardcoach@gmail.com

David du blog www.cestquoitonkim.com : Le code morale du judo prévoit le contrôle de soi. Des conseils pour gérer ses émotions ? Une petite astuce pratique ?

François : Une grande question. Je pense que si on tente de contrôler nos émotions, on souffre. On peut décider de ne pas les vivre, mais on se coupe de sa propre énergie. Vivre ses émotions fait partie de la vie. Maintenant, lorsque l’on est en groupe, on ne peut pas faire n’importe quoi non plus. Être énervé, ne justifie pas le fait de blesser quelqu’un.

David du blog www.cestquoitonkim.com : Pour ceux qui aimerait aller plus loin sur le développement personnel tu conseillerais de lire quels ouvrages ?


David du blog www.cestquoitonkim.com : Tu conseillerais des chaînes Youtube ? D'ailleurs as tu prévu d'en faire une ?

François : J’aime beaucoup regarder et écouter les TEDx. Pour le moment je n’ai pas de chaîne YouTube ...en revanche .., entre nous, je suis en train d'en ouvrir une ;-)

David du blog www.cestquoitonkim.com : Et pour ceux qui aimeraient devenir coach tu as un conseil ?

François : Pour ceux qui aimeraient devenir Coach. La première chose à faire est de se faire coacher soi-même ou d’apprendre à bien se connaître afin d’accompagner avec une plus grande justesse les autres personnes qui feront appel à vous.

David du blog www.cestquoitonkim.com : un dernier mot pour les lecteurs du blog ?

François : Tout d’abord merci à toi, pour cette interview, c’était un plaisir. Continuez de lire le blog très riche que David met à votre disposition, c’est un régal. Et surtout continuez de partager votre passion autour de vous pour faire rayonner chaque jour de nouvelles personnes grâce au Judo ! 


Pour en savoir plus sur François Bard

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mardi 20 novembre 2018

Judo World Tour : avis sur le livre de Morgan Girardeau

Judo - Cestquoitonkim - Judo World Tour

Par Henri lecteur du blog,
Henri est ceinture noire premier Dan, licencié au Judo Club de Suresnes (92).

Mention du blog :  cet article fait l'objet d'un partenariat avec les éditions Sydney Laurent. Henri a eu carte blanche pour écrire son avis sur le livre Judo World Tour de Morgan GIRARDEAU [Livre disponible en cliquant ici]. La maison d'édition a eu connaissance de son avis avant publication pour pouvoir, le cas échéant, faire valoir un droit de réponse. Bonne lecture !

Marcher dans mes pas sur les voies du judo ...

Par un heureux concours de circonstances, j’ai eu la chance de recevoir un ouvrage formidable, « JUDO WORLD TOUR Le tour du monde des tatamis », je vous le recommande.

Les maitres mots autour de ce livre sont simplicité et modestie, mais, rien d’étonnant venant de quelqu’un qui emporte avec lui le code moral du judo dans ces bagages pour un périple autour du monde, sachant que le contenu utile de son paquetage et son poids peuvent devenir une aide ou un fardeau …

Je l’ai feuilleté, je l’ai lu, en me référant à la table des matière, j’ai regardé les clichés épars qu’il contient, et j’ai même été voir le contenu de la page Facebook qui y était associé où j’ai pu voir des photos et vidéos.

Ceci m’a amené à une conclusion : «il s’agit d’une invitation au voyage et surtout au partage ». Ce n’est pas un glossaire qui vous fera la liste exhaustive de tous les dojos du monde, mais vous y découvrirez les différentes façons de vivre et de pratiquer le judo par delà 41 pays dont certains ont été visité plusieurs fois (sans tricher sur le comptage, cela va de soi).

Morgan Girardeau nous fait marcher dans ses pas, et donnera envie à d’autres, de partir comme lui arpenter des sommets, et cheminer vers les judokas de notre planète, partager leur quotidien, leur tradition, leur alimentation, des anecdotes et bien d’autres choses. 

Une démarche qui m’a particulièrement touché, car des actions similaires sont effectués au sein de mon club : les membres partent faire des stages dans divers pays le plus récent fut le Sénégal, et le prochain sera le Portugal. Et certains de nos licenciés partent assez souvent les bras chargés de judogis et de rouleaux de ceintures pour permettre à des petits pays d’Afrique de pratiquer notre sport dans une tenue adéquate. 

Je parlais de modestie, cet homme, n’a pas cherché à enjoliver son récit, comme n’importe lequel d’entre nous, il a dû chuter à de nombreuses reprises, et s’est relevé. Il n’a pas non plus choisi de taire les détails de la préparation de son aventure, la rendant ainsi envisageable à ceux qui souhaiteraient marcher dans ses pas. 

J’ai vraiment envie de faire un voyage aussi riche en aventures et en rencontres que le sien, et vous ?

samedi 15 septembre 2018

Blogs Japon : en savoir plus sur le pays du judo

Japon - Blogs - Cestquoitonkim - Judo

Mis à jour le : 15 septembre 2018

Hello ! Bienvenue sur cet article dédié aux blogs sur le Japon. Curieux du Japon et n'étant pas un expert du sujet, j'ai fait appel à la communauté pour avoir des bons tuyaux. J'ai utilisé un questionnaire en ligne dont voici le lien : https://goo.gl/forms/Yv0hqdP5jYrjgUYB2 . J'ai reçu de nombreuses propositions issues d'une trentaine de contributeurs. J'en profite pour leur dire un grand grand merci ! Ça fait vraiment plaisir quand une initiative est suivie et encore plus quand les retours sont de qualité.

Je vous partage les premiers liens que j'ai découvert et je vous invite à revenir sur cet article ultérieurement. Je vais mettre à jour prochainement avec d'autres blogs Japon.

Spécial dédicace, bravo à toutes les blogueuses et blogueurs cités dans cet article. Tenir un blog c'est un sacré travail de passionné. Des heures et des heures pour créer du contenu et le mettre en ligne malgré les contraintes que tout le monde peut avoir. Je connais un peu ;-) Alors ça me fait vraiment plaisir de pouvoir vous mettre en valeur et vous faire connaître auprès des lecteurs du blog cestquoitonkim.

Bonne découverte du résultat de l'enquête !


Le top 5 selon l'enquête 

Par ordre croissant - nombre de fois cité par les contributeurs :


Les autres très bon blogs Japon selon la communauté :

Par ordre alphabétique - même nombre de citation

http://ameliemarieintokyo.com


A venir : les autres blogs Japon cité dans l'enquête 

Je mettrais à jour cet article en fonction des nouvelles contribution via le questionnaire (lien plus haut).





dimanche 26 août 2018

teamLab : au-delà des limites - La Villette - Japonismes 2018

Judo - Japon - Exposition

Un beau vendredi d'août 2018, direction La Villette pour découvrir l'exposition teamLab : au delà des limites avec ma fille de 2 ans. Le lien avec le judo ? Aucun ? Pas tout à fait. Cette exposition fait partie des nombreux événements de Japonismes 2018. C'est une invitation à découvrir l'une des facettes du Japon berceau du Judo. teamLab : au delà des limites permet de se familiariser avec l'art digital Japonais mêlant modernité et tableau traditionnel.

Sans vouloir spoiler ce billet, je vais tout de suite arriver à The conclusion. L'exposition vaut elle le coup d'y aller ? Réponse personnelle ... et si je la donnais finalement à la fin de l'article ... Je plaisante :-) J'ai adoré. Merci aux équipes de Japonismes 2018 et La Villette pour l'invitation. C'est vraiment une belle expérience à vivre même pour une ceinture blanche en art et exposition comme moi. D'ailleurs avec le recul j'aurais peut être dû aborder l'exposition un peu différemment. Je vous en parle après.

Et si on démarrait avec 1 minutes d'images prise avec mes petites mains histoire de se donner envie d'en savoir plus ? Go ;-)




Au menu de ce billet : 
- Avant l'expo, je prends des forces 
- Pendant l'expo, les yeux brillent 
- Après l'expo, envie d'en savoir plus


Avant l'expo, je prends des forces

L'exposition est ouverte du mardi au dimanche de 10h à 19h avec 2 nocturnes jusque 22h les vendredis et samedis. Personnellement, j'ai ciblé une visite en semaine pour éviter une trop grande affluence. J'ai donc choisi de m'y rendre un beau vendredi du mois d'août. J'avais même prévu de m'y rendre à 10h ... mais vous savez quoi ? Avoir des enfants fait parfois exploser le planning prévu :-) Je suis donc arrivé vers 11h à La Villette pour récupérer mon sésame.


Une fois le sésame entre mes mains vers 11h40 (euh ... oui ... j'ai pas trouvé le bon accueil tout de suite :-) la grande question est alors de savoir si je mange avec ma fille avant, pendant ou après la visite. Un petit échange avec le sympathique binôme habillé tout de bleu à l'entrée et hop hop hop le choix est fait. Pendant la visite impossible : il est interdit de manger. "Après" pas trop envisageable. Ça risque de faire tard et l'option sortir de la visite pour revenir ensuite n'est pas vraiment autorisé. Du coup, go pour manger avant. Mes deux super conseillers m'indiquent que l'affluence est moindre avant 14h. Ok je dois trouver où manger pas trop loin pour être dans la salle avant 14h. Facile ! Juste à côté se trouve le restaurant la petite halle. Le service commence à 12h. Les plats sont autour des 16 euros. Le service loin d'être expéditif m'a quand même permis d'être dans la salle à 13h. Le décors est bien cosy. Note pour ceux qui anticipent mieux que moi leur visite, il y a un parc un chouilla plus loin pour faire un bon pique - nique. 


Pendant l'expo, les yeux brillent

13h, contrôle du billet ok, je passe le sas d'entrée de l'expo teamLab : au delà des limites. Dans la pénombre de La Villette, entre les deux rideaux plastifiés de l'entrée une feuille A4 pliée en deux vous attends sur un présentoir pour vous donner quelques informations sur l'exposition (je vous met le doc un peu plus bas). Je le précise étant moi même passé à côté sans le voir. Ceci étant dit, 7 lieux n'attendent que ma visite (oui je sais ça fait un peu mégalo :-) D'ailleurs, comme je le disais en introduction, avec le recul, j'aurais peut être dû aborder l'exposition un peu différemment. Notamment, je pense être passé un peu à côté de l'aspect interactif. J'aurais du mieux lire le guide du visiteur. Qu'à cela ne tienne vous allez être mieux informés que moi ;-) Alors voilà les informations du guide du visiteur (cliquez sur les photos pour les agrandir ;-) :



teamLab : au delà des limites à La Villette c'est franchement une expérience qui se vit sur place. Difficile de vous faire ressentir l'exposition. Oui ressentir. La pénombre, les images qui défilent, la musique ... tout cela entremêlés donne une ambiance et une expérience particulière. Entre nous, les 2000 m2 d'exposition se parcours assez vite. J'ai fait un premier tour entre les différentes salles assez rapidement sauf que ... ça évolue à chaque instant. J'ai fait plusieurs tours. L'endroit invite, d'ailleurs, à se poser, à prendre le temps. J'ai aussi "couru" ... oui "couru" ... derrière ma fille de 2 ans. La poussette était au vestiaire. Ma fille était très à l'aise et contrairement à ce que j'aurais pu penser la pénombre ne lui a pas fait peur du tout. Au contraire, à l'instar des adultes elle a joué avec les projections sur les murs et avec d'autres enfants. L'atmosphère de l'exposition invite vraiment à être à l'aise : assis, allongé, contre les murs, prise de photo, de vidéo chacun semble se sentir libre de simplement vivre le moment. 

teamLab : au delà des limites - La villette - Japonismes 2018 - Cestquoitonkim - Les visiteurs

Pour ceux qui souhaiteraient encore plus toucher du doigt l'expérience teamLab : au delà des limites, je partage une série de vidéos que l'on peut trouver sur Youtube et qui donnent un aperçu du type d'images que l'on peut voir à La Villette. Ajuster vous bien dans votre chaise, canapé, fauteuils ... c'est parti !

















Après l'expo, envie d'en savoir plus

Une fois rentrée chez moi, des images pleins les yeux, mon cerveau à commencer à vouloir en savoir plus. Me voilà à me retrouver sur le web à virevolter d'un lien à un autre pour mieux connaître le collectif teamLab, l’œuvre teamLab : au delà des limites et me replonger dans l'ambiance musicale de l'exposition. Je vous invite à voyager avec moi encore quelques lignes dans l'univers teamLab.

Pour bien voyager, mon 1er conseil, jetez un œil au dossier pédagogique très bien réalisé par l'équipe de La Villette. Le document est accessible pour les ceintures blanches en art et exposition comme moi . Cliquer ici sur dossier pédagogique teamLab. J'ai ainsi appris que le collectif datait de 2001 et compte aujourd'hui environs 500 membres (c'est énorme !). Le document regorge d'informations sur l'art numérique, l'exposition en tant que tel avec des liens et des ressources pour aller encore plus loin. Une mine d'or ! 

J'ai ensuite, saisie teamLab sur Youtube. Il y a de nombreuses vidéos dont des interviews. Attention, les interviews sont souvent en anglais. Je vous mets un exemple ci-dessous avec l'interview d'un des membres créateurs de teamLab Toshiyuki Inoko :



En virevoltant encore, j'ai découvert, sur amazon, la présence de plusieurs musiques du collectif teamLab  (lien vers les musiques à télécharger). J'ai, notamment, retrouvé 2 musiques entendues lors de l'exposition :

- Crows Are Chased and the Chasing Crows Are Destined to Be Chased as Well, Blossoming on Collision - Light in Space
- Peace Can Be Realized Even without Order


Personnellement, j'aime beaucoup le premier lien. Je peux vous dire que le mp3 a rejoint ma playlist très rapidement :-)  

Avant de terminer cet article sur teamLab : au delà des ....oui c'est ça vous avez retenu ... au delà des limites à la Villette. Bien joué. J'ai envie de vous partager quelques liens d'autres sites et blogs qui parlent de teamLab histoire de vous faire votre propre avis. Voilà une petite liste (non exhaustive) qui vous permettra de découvrir d'autres articles sur le sujet :


Et pour finir et se quitter en beauté voilà quelques unes de mes meilleurs photos (j'ai fait se que j'ai pu :-) :















dimanche 5 août 2018

Lumière sur : Japonismes 2018

Japonismes 2018 - cestquoitonkim


Un article pour les Judoka(te)s passionné(e)s ou curieux du Japon. J'en connais plusieurs parmi vous ;-) Bloquez la période de Juillet 2018 à Février 2019, l'évènement "Japonismes 2018" arrive en France ! Le pays de Jigoro Kano et berceau du judo sera à l'honneur lors de différent rendez-vous : expositions, conférences, spectacle, projection de films et quelques actions Judo. Une chose à noter, THE site web de Japonismes 2018 : https://japonismes.org/fr/ pour retrouver les dernières informations. 

Des évènements judo sont répertoriés dans la catégorie "Art de Vivre" : séminaire destiné aux enseignants, initiation judo pour les jeunes,  exposition en marge du Paris Grand Slam. Pour en savoir plus rendez vous sur la site de Japonismes 2018

Et pour mettre votre cerveau en mode Japon rien de tel que quelques images pour s'en mettre plein les yeux avec les évènements du mois d'août :

FUKAMI - une plongée dans l’esthétique japonaise
Du 14 juillet au 21 août 2018 - Hôtel Salomon de Rothschild




Ryoji Ikeda | continuum
Du 15 juin au 27 août 2018 - Centre Pompidou



teamLab : Au-delà des limites
Du 15 mai au 9 septembre 2018 - La Villette



Encore un jour banane pour le poisson-rêve
Du 22 juin au 9 septembre 2018 - Palais de Tokyo



YU-ICHI INOUE 1916-1985 -La calligraphie libérée
Du 14 juillet au 15 septembre 2018 puis du 29 septembre au 17 décembre 2018 - Maison de la Culture du Japon


KOHEI NAWA | Throne
Du 13 juillet 2018 au 14 janvier 2019 - Musée du Louvre ( Pyramide )


Bonne découverte !



lundi 30 juillet 2018

Interview - Yoann Roch

Katan'art dojo - Judo - Cestquoitonkim


David du blog www.cestquoitonkim.com : Yoann Roch, bienvenue sur le blog cestquoitonkim.com. Tu es judoka ceinture noire 3ème dan. Tu es, entre autre, enseignant de judo et artiste - tu as notamment joué dans plus belle la vie -. Enfant tu avais 2 rêves : devenir champion olympique et ouvrir ton propre dojo. Ton premier rêve, pourtant bien engagé sur la voie du haut niveau, s'est arrêté brusquement un jour de compétition de décembre 2005. Ton second rêve, lui, est devenu réalité en 2017.

Yoann si ça te va, je te propose d'abord de nous dire qui tu es en quelques mots puis d'aborder ensemble ton 1er rêve et ta reconversion. Ensuite j'aimerais échanger sur ton second rêve la création d'un dojo. Pour terminer je serais très intéressé que tu partage avec nous ta vision martiale. Allez c'est parti ! Je te laisse te présenter aux lectrices et lecteurs du blog ;-)



Yoann : Salut David, et salut à tous. Merci de m'accueillir sur ton blog. Je me souviens il y a quelques années tu étais aux prémices de ta passion, et te voilà aujourd'hui ceinture noire avec ton blog bien en place...C'est une belle création et une belle avancée de part !

Me concernant, ça va être difficile de définir "QUI JE SUIS".! Ça fait déjà 32 ans que c'est un mystère interminable :D Alors je ne vais pas définir qui je suis via mes pratiques et les chemins parcourus, mais plutôt comme celui justement qui a parcouru ces pratiques. On va dire que je me considère comme un artiste, un créatif, un passionné des expériences qui me permettent d'évoluer...

Alors je commence le Judo à 5 ans à la MJC de Colombes, aux côtés d'Yves Ratouin qui me forma toute mon enfance. En parallèle, je joue quasiment au même moment pour le réalisateur Philippe Faucon dans son film "SABINE". Ces deux voie, l'art martial et le comédien, évoluent ensemble à partir de là. Même si pendant plus de 15 ans le Judo et la compétition prennent une place quasi totale dans ma vie.

A 14 ans je pars au Pôle Espoir de Reims, un an après au Pôle France à Strasbourg, je signe au Levallois Sporting Club qui me permet de m'entrainer en tant qu'externe à l'INSEP. Quelques mois après, en Décembre 2005, au Tournoi de Nanterre, demi-finale, je me blesse: rupture du ligament croisé au genoux gauche. A partir de là, c'est fini pour moi, je le sais, et une nouvelle vie commence....

De mes 20 ans à mes 31 ans, j'entame une vie d'aventures, de voyages et de nouvelles expériences : au début, après une belle année de rééducation au CERS de Capbreton, je n'ai le droit que de nager. Alors je passe mon brevet de sauvetage aquatique... Puis je découvre le Yoga, je m'y forme, les techniques de respirations, la préparation mentale, toutes les techniques utilisant la conscience comme outil de développement personnel, physique, psychique... Je découvre la Fondation des Études Chamaniques, de l'anthropologue Michael Harner, m'y forme également, je voyage dans plusieurs pays...De là je prends conscience de mon appel vers tout ce qui touche à l'aide aux autres. J'ai même failli être pompier de Paris, quand juste avant les tests mon genoux a lâché...La vie qui m'a dit "Hey coco ! c'est pas par là ton chemin ! Reviens par ici....!"

Je passe mon Diplôme d'État en 2007, aux côtés de Serge Feist et Patrick Vial notamment. Des mines de connaissances techniques, de l'histoire de notre art. Je plonge dans l'art martial qui m'appelle, c'est à dire avec toute sa recherche profonde et j'ai même envie de dire spirituelle, dans une pratique toute autre que celle de la compétition. Je me mets à la capoeira, à la boxe thaïlandaise, bref....j'expérimente, je découvre, je chope des pièces de puzzle à droite et à gauche pour enrichir ma pédagogie (j'enseigne dans différents clubs, y compris à l'étranger).

En 2009 je veux reprendre les arts scéniques de mon enfance, j'entre à l'ACADEMIE INTERNATIONALE DE COMEDIE MUSICALE et j'y reste 2 ans. Chant, danse, théâtre, les corrélation claires se font avec l'art martial. Au plus je me libère mentalement en tant qu'humain, au plus le combattant se libère aussi, dans le mouvement, dans l'esprit...Je joue (j'étais également sur le projet du spectacle "TRIOMPHE, UNE VIE DE JUDO", de Gilles Troulet, une pièce qui réunissait justement mes deux voies) , cinéma, théâtre, par ci par là...Je pars vivre à la Réunion, une année de remise en cause profonde, c'est là que je plonge littéralement dans la médiation (faut dire que le cadre s'y prête un peu) puis je reviens à Paris pour m'occuper encore du comédien. Mais le système ne me plait pas, je suis trop libre pour ça pour me sentir pris à la gorge. Trop de créativité à exprimer pour me cantonner à des rôles qu'on me donne.

Je commence à en avoir assez de ma vie de vagabond et je sens un besoin de structurer au sein d'un même puzzle toutes les pièces que j'avais collectionné à droite à gauche. Le "Tao" ne tarde pas à répondre, en 2017, par "hasard", Véronique Pariset (fille de Daniel Pariset), me propose de reprendre son Dojo dans les Batignolles. Revirement à 180 degrés. Grosse gifle de bonheur inattendue. Un rêve de gosse ouais. Mais comme j'aime à le dire, je m'imaginais surtout avec un Dojo dans les montagnes, à 90 ans avec ma longue barbe blanche ! Bon, c'est venu 60 ans plus tôt... Un héritage martial qui honore tout mon être. Que je reçois le plus humblement possible et avec toute la responsabilité qu'une telle tradition implique. Notre héritage martial est bien plus profond que les apparences compétitives.

David du blog www.cestquoitonkim.com : Tu rêvais d'Olympe. Que s'est il passé ?

Yoann : C'est clair, je visais Athènes 2004... Et même si les plus gros résultats sont arrivés après, j'étais assez bien parti pour atteindre mon objectif quelques années plus tard, j'étais déterminé. En arrivant à l'INSEP, je me suis essoufflé : le "Judo", si je peux appeler ça comme ça, qui étais pratiqué en haut niveau (même dans les pôles France ou Espoir) n'était plus du tout en résonance avec le Judo que je voulais pratiquer, avec ses valeurs, avec sa recherche technique profonde, hors du combat "shiai" pur. J'étais loin d'imaginer les chemins que j'allais prendre à partir de là.

David du blog www.cestquoitonkim.com : Qu'as tu ressenti ? Comment as tu rebondi ? Grâce à qui (personnes / organismes) ?

Yoann : Au moment de la blessure, j'ai ressenti un monde s'effondrer. C'était littéralement, je l'ai senti puissamment en moi, une page du livre qui se tournait définitivement... Et à ma grande surprise, une libération. Car les semaines qui ont suivi, j'enchainais les nouvelles rencontres, les nouvelles expériences, bref... Le guerrier déposait les armes et allait découvrir le monde. Donc j'ai rebondi naturellement, porté par cet élan de soif de renouveau, de connaitre. Le CERS de Capbreton a été un tremplin magnifique, le cadre, l'équipe, tout se prêtait à remettre sur patte aussi bien physiquement que mentalement tous les athlètes présents. C'était aussi l'époque d'une forme d'éveil à tout ce qui touchait à la spiritualité et le développement personnel. J'ai lu, lu, lu, lu et relus tous les livres qui pouvaient m'éclairer sur la connaissance de soi, le pouvoir de l'esprit, et j'en passe. Ça me fait même drôle d'écrire tout ça. Ça me replonge dans cette époque, c'était vraiment une renaissance pour moi.

David du blog www.cestquoitonkim.com : J'ai crée un groupe FB sur la question de la reconversion des sportifs de haut niveau. Question un peu tabou. Si tu avais un(e) jeune judoka(te) devant toi là maintenant qui souhaite s'engager sur la voie du haut niveau aurais tu un conseil concernant la préparation de sa reconversion (double projet ... ) ?

Yoann : Oui, c'est là un sujet majeur je pense. Parce qu'il faut bien considérer une chose: un sportif de haut-niveau est un potentiel "premier" de la nation. Si tu es second, tu auras beau être le plus grand sportif de haut niveau, tu ne seras pas sur le devant de la scène. C'est comme ça. C'est parfois ingrat. Donc, je suis partisan de "ne pas mettre ses œufs dans le même panier". C'est à dire si tu focalises ton énergie uniquement sur ce chemin, il est tellement fragile, il repose sur un fil de rasoir. Une blessure, un jour sans et tu peux te retrouver propulsé loin de la position numéro 1. Je dis ça et en même temps, tout peut aussi super bien se passer, donc je vais faire comme je l'ai toujours fais en te disant: "ECOUTE CE QUI PULSE EN TOI..." SI tu veux t'y donner à 400%...alors fonce. Tu es maître de ton chemin.

Par contre, la vie est pleine d'un tas d'autres splendeurs. N'hésite pas à expérimenter de nouvelles facettes de toi même, à les cultiver, d'autres talents, d'autres passions. Parce que si un jour un pilier flanche, tu en as d'autres qui pulsent. Voilà pourquoi ma "reconversion" a été super fluide. Parce que j'avais soif d'autres choses. Alors j'ai bu :)

David du blog www.cestquoitonkim.com : Revenons à toi, que fais tu aujourd'hui ? Tes projets artistiques / judo / autre ...

Yoann : Aujourd'hui, la vie m'a offert l'un des plus beau cadeaux de ma vie : LE KATAN'ART DOJO. J'ai passé la première année à tout structurer, mettre en place de nouvelles disciplines, faire des travaux et tout faire pour que ce lieu soit un Dojo inspirant, lumineux (dans tous les sens du terme), dans lequel, lorsqu'on entre, on se sent réharmonisé instantanément. J'y donne donc des cours de Judo, Jujitsu, méditation, Yoga, Pilates...Et d'autres surprises sont à venir. En parallèle je reçois aussi beaucoup, en dehors des heures de cours, en tant qu'astrologue. On parle de la même chose ici : maitriser l'énergie de notre vie.

Katan'art Dojo - 19 rue Nollet 75017 Paris - Crédit photo:  Sylvana Mele / vidéaste photographe


Mon travail de comédien continu à sa façon, libre et indépendante, j'ai ma chaine Youtube "YOANN T'OUVRE SES PORTES" qui a été relancée après un an d'absence. J'ai enfin trouvé ma recette: Parler Astro et enseignements spirituels (arts martiaux et autres), au Dojo, en faisant le comédien. Bon, je m'éclate.








Les objectifs, c'est développer encore plus tout ce qui se fait déjà. On n'a jamais fini d'apprendre. Donc même si je suis l'enseignant du KATAN'ART DOJO, je continue mon apprentissage martial, qui est loin, très loin d'être terminé, aux côtés de PASCAL PLÉE à "la Montagne", que tout pratiquant martial connait sûrement. Pascal, c'est un Sensei au vrai sens du terme, j'ai un respect infini pour lui. Il me transmets le Karaté, le Tai chi, le Kung Fu (Grue Blanche et Loing Poing).

Yoann Roch - Crédit photo:  Sylvana Mele / vidéaste photographe


Tu me parlais de mon 3ème Dan. Le sujet est vaste, je ne souhaite plus mettre en avant le système des grades me concernant. On en reparlera à l'occasion, mais un Dan ne reflète en rien, ABSOLUMENT rien, le niveau technique, et de compréhension profonde que le pratiquant a de son art, selon moi.

David du blog www.cestquoitonkim.com : Avec plaisir pour échanger sur la question des grades ;-) Si je reviens à tes différentes pratiques martiales, remettent-elles en question certains enseignement judo, certaines techniques ?

Yoann : Si tu parles de remises en question à titre péjoratif, dans le sens "doutes", alors oui et non. Oui parce que ma façon de pratiquer un art spécifique est forcément influencée (d'une part par les autres arts martiaux, mais aussi de par les autres pratiques, que ce soit le chant, le théâtre, la danse, la musique, l'écriture, l'astro, les voyages, peu importe). Tout cela participe à des connections qui se font comme un grand puzzle qui prend forme, ou plutôt comme le cerveau lui-même. Des millions de neurones capables de s'inter-connecter les uns les autres, en combinaisons infinies. C'est pareil. Plus tu t'enrichis dans un art, plus tu peux connecter ce que tu en extraies de façon illimitée. Donc évidemment, les mouvement ultra sophistiqué du Kung Fu ou du Tai chi, l'agilité et la mobilité de la capoeira, la précision du geste en karaté et le placement, tout cela se connecte pour venir enrichir mon judo. Mon Osoto va être par exemple beaucoup plus "sophistiqué" dans son placement, dans la participation de tout le corps qu'il va entrainer, dans ma conscience du corps, dans ma respiration...

Même le salut a pris une nouvelle dimension ! Il fait partie INTÉGRANTE de mon entrainement ou de mon enseignement. Le salut, c'est DÉJÀ le début de ton cours, puisque c'est là où tu entres dans l'espace martial, un espace sacré, un espace intérieur, de partage avec l'autre. C'est pour ça que les retards, entre autres, me gonflent ! :D Si tu loupes le salut, c'est clair et net : tu loupes ton entrainement, même si tu fais l'entrainement le plus beau de ta vie. Parce que tu l'as pas "ouvert", tu es venu pratiquer "à l'arrache" comme si tu descendais au terrain de foot le soir au bas de l'immeuble pour jouer avec les potes. C'est pas ça l'art martial. Y'a un espace de pratique sacré à respecter.

David du blog www.cestquoitonkim.com : J'ai noté que tu mettais en avant l'astrologie. D'aucun pourrait penser que c'est un peu étrange. Qu'en penses tu ?

Yoann : C'est une super question, parce que j'ai moi même longtemps hésité avant de le mettre en avant. Après toutes ces années de voyages et d'expériences, je rencontre en 2014 un astrologue, loin de tous les clichés et charlatanismes à deux balles. Il me parle des mêmes énergies que je connais dans l'art martial, et utilise ce système symbolique comme un outil de connaissance de soi. Une expérience révélatrice pour moi, puisqu'un outil magistral pour développer une pédagogie propre. Il me transmet son art, j'en rencontre un autre plus âgé des années après, qui lui, me fait passer à l'appréhension des énergies...2.0 :) C'est avec lui que je continue depuis plus de 3 ans maintenant l'enseignement de cette tradition astrologique. Une tradition, soit dit en passant, tout comme l'art martial, ORALE. La méditation, les états de consciences modifiés, les états d'être viennent compléter absolument tous les arts.








Quand tu parles art martial, tu parles de maitriser ton énergie (physique, mentale, émotionnelle, psychique), quand tu parles astrologie, tu parles ...de maîtriser l'énergie. Le problème ici, c'est que cet art a tellement été galvaudé qu'on ne sait absolument rien de lui. On pense à un truc de charlatan, de voyance et de boule de cristal, bref de cliché, bien loin de ce qu'est vraiment l'astrologie, loin de toutes prédictions suspicieuse. Sans parler du truc abordé dans les magasines qu'ils osent appeler astrologie. C'est plutôt de l'astromarketing destiné à utiliser la soif de connaissance de soi des gens à des fins de business. L'art martial est un outil de connaissance de soi, l'astrologie l'est également. Les deux sont très, voir totalement connectés. Ma pratique martiale profite à ma pratique astrologique, et inversement. C'est important dans nos vies de faire des corrélations, des ponts entre nos expériences, parce que les pièces ne sont pas placés sur notre chemin par hasard, y'a un grand puzzle dans la vie de chacun, un puzzle unique.

David du blog www.cestquoitonkim.com : Pour terminer l'interview, je serais ravie que tu nous partage ta vision du judo et des arts martiaux. Quelle est ta voie et quel conseil pourrais tu donner aux lecteurs du blog ?

Yoann : Le plus important selon moi, c'est de réaliser que dans "ART MARTIAL" il y a ART. Donc, on est tous des artistes. Et un artiste, c'est un créatif. Ça demande de se connaitre, c'est un art de vivre, de penser, de manger, de voir les choses, à ta façon UNIQUE. Ça implique un coté légèrement (voir totalement) rebelle aux moules tout fait qu'on nous impose...

Et c'est d'ailleurs ce qu'évoque le symbole "DO" dans juDO. LA "voie"...mais laquelle au juste ? LA TIENNE, unique, celle que personne d'autre que toi ne peut arpenter et qui fait de toi un être original et précieux. Et puis il y a aussi "MARTIAL".Ça vient du dieu MARS, dieu de la guerre, du combat, de l'initiative. Donc ça parle de venir harmoniser les instincts primaires, l'instinct agressif, naturel. Un artiste martial ,c'est censé être un alchimiste qui transforme son instinct agressif en une énergie créative pour sa vie, A l'aide de l'art, de ses techniques. On n'est plus aujourd'hui sur un champs de batailles, donc l'art martial doit être en quelques sorte un support thérapeutique holistique (qui prend en considération toutes les sphères de l'être): le corps, l'esprit, l'émotion, le mental, l'âme...

Donc en sortant d'un entrainement, si on est déglingué de partout et épuisé, on parle pas de la même pratique, voie, du même "DO" que si on ressort remplie de quelque chose d'apaisant, de dynamisant, dans lequel on a appris à se placer correctement, à travers des mouvements corrects, pour harmoniser l'ensemble de façon équilibrée... Si au bout de 15 ans tu finis avec des prothèses aux genoux ou ailleurs, c'est d'une part la responsabilité de l'enseignant qui ne t'a pas protégé à travers une pratique saine, mais pire: TU AS ÉTÉ TON PROPRE ENNEMI SANS MÊME LE VOIR...Le comble, pour un guerrier ! Donc le but, c'est vraiment que ta pratique, ton "DO", t'accompagne jusqu’à la fin de ta vie, pour prendre soin de tes outils (ton esprit, ton corps, ton être)

David du blog www.cestquoitonkim.com : Très intéressant. On nous apprends pourtant à aller au delà de la douleur pour continuer à combattre. Il est souvent fait l'apologie de tel ou tel combattant qui poursuit une compétition malgré une blessure. Est ce un apprentissage erroné ?

Yoann : Non je ne dis pas ça. La pratique de la compétition demande forcément une force mentale. Et cultiver cette force mentale est nécessaire, parce que si tu te retrouve en final des jeux olympiques mais que ton cheveu te fait mal et que tu abandonnes psychologiquement, c'est un peu dommage après 15 ans de travail acharné. Donc oui, ça demande un mental sans faille...Tout comme la guerre, c'est encore pire (enfin j'imagine, j'ai jamais eu à me confronter à un champs de bataille). Mais personnellement aujourd'hui, je ne suis plus ni compétiteur, ni soldat, c'est plus ce qui m'appelle. Donc j'ai orienté ma pratique vers ce que je recherche, ce à quoi j'aspire. Pour moi c'est clairement me remplir d'énergie vitale, développer ma créativité, adorer me lever chaque matin et me sentir dans un corps en pleine santé, souple, vif, me permettant de savourer toutes mes expériences de vie.

Mais à l'époque ou j'étais compétiteur, je m'en foutais d'avoir mal, de sortir de l'entrainement avec des nouveaux "pètes " à chaque cours. Avoir mal, c'est pas le but recherché, mais c'est juste le RAPPORT à la douleur qui n'est plus le même quand tu es compétiteur. Donc ça vient toucher au pouvoir de l'esprit sur le corps. Le problème avec ça, c'est qu'outre le fait d'avoir une part ultra judéo chrétienne de "plus tu souffres, plus tu as de mérite", ça vient en plus être appuyé par une société qui cherche à avoir mal, comme si c'était un gage de respect, on admire les gens qui souffrent. Donc non, t'as pas besoin de te bousiller physiquement pour être un champion, ça peut être fait intelligemment. Tout comme t'as pas besoin de te faire souffrir dans la vie pour mériter le meilleur. Ça c'est une croyance erronée. Et à mon sens, si déjà à 40 ans t'es blessé de partout, c'est que t'es passé à côté de ton "DO" , de ta voie, toi qui combattais le monde extérieur, à vaincre des ennemis, tu as même pas vu que tu as été TON propre ennemi pour quelques médailles. Mais chacun sa voie...

David du blog www.cestquoitonkim.com : Tu aimes certainement lire. Quelles lectures conseillerais tu ?

Yoann : Si tu voyais ma bibliothèque, tu retirerais cette quesiton !!!! :D Instinctivement comme ça pour le Judo: -"L'esprit du Judo" de Jean Lucien Jazarin -Un particulièrement qui remet d'équerre pour aller plus loin que le bout de son nez (et je parle aussi pour moi): LES CHRONIQUES MARTIALES de Feu Monsieur Henry Plée -"Zen et Arts Martiaux" de Deshimaru - Et puis celui sur lequel je suis depuis quelques mois...que j'écris...Mais ça, c'est une autre histoire hein.... ;)

David du blog www.cestquoitonkim.com : Peut-on en savoir plus sur ton projet de livre ? Tu as déjà un éditeur ? Oui forcément je suis curieux ;-)

Yoann : Alors là, je vais juste te donner une info importante. je veux pas en parler plus parce que si j'en parle, j'ai la sensation de "cramer" l'inspiration. Je préfère attendre qu'il soit déjà bien élaboré. J'ai une maison d'édition en vue, qui pourrait être partante. Une maison d'édition que j'admire beaucoup d'ailleurs. Pour l'info de taille, attention: CA PARLERA...........D'ARTS MARTIAUX !

Cours adultes Katan'art Dojo - Crédit photo:  Sylvana Mele / vidéaste photographe

David du blog www.cestquoitonkim.com : un mot de la fin pour les lecteurs ?

Yoann : Merci à toi déjà David pour ce moment de partage. Un dernier mot pour les lecteurs: Sortez des sentiers battus, allez explorer par vous même l'art martial dans sa globalité. Voyagez, découvrez, parce que l'artiste martial est en corrélation directe avec votre vie en tant qu'humain. Plus vous enrichissez l'humain que vous êtes, plus le combattant va prendre en subtilité, en finesse, en agilité, en sensibilité, parce que c'est du mouvement tout ça. Le vrai Dojo, c'est notre planète, et y'en a des randori (expériences) à vivre la dessus ! Et puis, au fond du fond, le vrai Dojo, c'est celui qu'on a dans le cœur. Alors à chacun de le nourrir...des bons encens...

Merci David, à bientôt tout le monde sur les tatamis, ou ailleurs... 

Yoann Roch - Crédit photo:  Sylvana Mele / vidéaste photographe



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