Taille:
1m74
Ceinture
noire : 1D
Technique
favorite: harai-goshi, harai maki komi, o uchi gari
Club
: Judo Club Pontault Combault
Date
de Naissance: 20/11/1977
Palmarès
& informations :
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Judoka amateur (je n'ai pas souvenir d'avoir dépassé les départementales dans
ma jeunesse)
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Photographe de judoka
Peux-tu nous parler de toi ?
J'ai 37 ans dont 31 années passées sur les tapis ! J'ai été membre de plusieurs clubs. Notamment, l'ASC Soignolles en Brie chez Alain Pernel, le Gretz Tournan chez Michel Amado, le JC Melun chez Guy Robardet, le PS Bry sur Marne chez Alain Nalis, l'AM Noisy le Grand chez Marc Bolland et Jean-Pierre Porte et actuellement le JC Pontault Combault chez Franck Party.
Pour revenir aux origines, mes parents cherchaient un sport où je puisse me défouler et être plus calme et assidu (aussi bien à l’école qu’à la maison). J’ai immédiatement accroché.
Aujourd'hui, je travail un peu la technique et le physique (sans aucune prétention) pour me faire plaisir sur le tapis avec les potes à l’entrainement ainsi qu'en compétition de temps en temps. J'ai par exemple, participé au master d’Angers. J’ai encore beaucoup de boulot pour développer le même judo en compétition qu’à l’entrainement.
J'ai aussi une autre passion : la photo. Je suis complètement autodidacte sur le sujet. Pour tout dire, je travaille comme Ingénieur Système (informaticien) la semaine. Tout a commencé lors du tournoi de judo de Noisy le Grand (qui a été mon club pendant 11 ans). Depuis, j'essaie d'en faire mon activité professionnelle.
Peux-tu nous en dire un peu plus sur ton métier de photographe ?
Mon Job, je l’ai appris grâce à internet et grâce à certains photographes qui ont su me donner de bons conseils. J’en profite pour remercier Christian Bromley qui m’a beaucoup appris (il est photographe à Genève).
En 2004, je me suis fais offrir mon premier compact numérique : un Kodak DC4300. Ce n’est rien comparé a tout ce qui se fait aujourd’hui mais à l’époque c’était extra. Je suis vite passé au bridge (un capteur de compact avec un zoom polyvalent) le Minolta Dimage A5. C’est là que j’ai fait mes premières photos de judo au tournoi de Noisy.
Aujourd’hui, je travaille avec du matériel Sony (qui a racheté l’activité photo de Konica-Minolta). J’ai un Alpha 77, un Alpha 700 des objectifs allant de 10 à 400 mm (équivalent 15 à 600 mm en plein format). J’ai aussi du matériel studio : flashs elinchrom & interfit et les accessoires qui vont avec.
En septembre 2010, j’ai eu l’opportunité d’aller au Japon pour les championnats du monde. Grâce à un ami photographe qui a une petite agence de photo de sport, j’ai pu demander ma première accréditation.
Ensuite, j’y ai pris goût (tournoi de Paris, championnats de France, …). Il me reste à faire des championnats d’Europe et le graal que représentent les JO.
Fais-tu exclusivement de la photo de judo ?
Mes premières photos ont été celles de judokas. D’ailleurs je me qualifie plus comme photographe de judoka que comme photographe de judo.
Je fais des photos de compétition, portraits de judoka (en dojo ou en studio) ainsi que des photos « plus classiques » (portrait, studio « mode », photoreportage et projets personnels).
L’avantage du judo c’est qu'il y a un vivier de personnes photogéniques.
J’ai réalisé quelques photos pour l’équipe féminine de l’ACS Peugeot Citroën Mulhouse en décembre que je viens de publier.
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Equipe féminine de l’ACS Peugeot Citroën Mulhouse |
Peux-tu nous décrire comment se passe une journée de shooting lors d'un tournoi de judo ?
Il faut arriver au début des tours préliminaires. On y voit souvent des choses spectaculaires.
Ensuite, il est important de repérer les tapis pour les catégories. Il n’y a pas d’affichage visible des bords de tapis et il faut faire attention aux annonces (pour les changements de tapis). Le but c’est de savoir où vont passer les judokas que je veux suivre.
La difficulté réside dans l’incertitude (quand passent ils, combien de temps vont durer les combats, plusieurs athlètes à suivre en simultané, …).
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Kigami biraki 2015 - Fabrice BOUVART vu par Emmeric LE PERSON avec son accord |
Dans la journée je passe mon temps à courir d’un tapis à l’autre. Je mange si je peux. Par contre j’ai toujours de l’eau avec moi.
A la fin de la journée, je suis KO. Je rentre pour vider les cartes mémoires.
Je fais un petit tri rapide pour mettre en ligne quelques photos marquantes (1 ou 2 pas plus). Il m’arrive aussi de travailler une ou deux photos dans la journée si je veux qu’elle soit en ligne pour coller à l’actu.
Souvent on remet ça le lendemain. C’est fatigant mais quand le résultat est là, quel plaisir !
Quel est ton meilleur souvenir sur un tournoi ?
Tokyo 2010. Vivre les championnats du monde au japon reste mon meilleur souvenir. Un rêve de gosse. Je me souviens que Lucie Decosse a été impériale, tout comme Teddy. Mais ce qui m'a le plus marqué chez les Français ce sont les places de 3ème de Matthieu Bataille et de Thierry Fabre.
Matthieu avait déjà une médaille de bronze mondiale et c’est à la volonté qu’il a marqué sur Raphaël Sylva. De belle manière. En plus c’est un mec adorable.
Thierry Fabre était moins attendu. D’ailleurs j’ai même raté les photos. C’est au mental et a l’envie qu’il a remporté cette superbe médaille.
Hors équipe de France, c’est Kayla Harrisson qu’y m’a marqué le plus. Une vrai machine à gagner !
D'ailleurs comment finances-tu tes déplacements notamment sur les tournois à l'étranger ?
Le financement, je le fais sur mes fonds propres. Du coup je n’en fais pas beaucoup. J’ai pu vendre quelques photos mais ça ne suffit pas.
Je profite de la tribune qu’y m’est offerte. Si jamais un club souhaite un partenariat, il ne faut pas hésiter à me contacter.
Depuis que tu fais du judo quels sont les marques de judogi que tu as porté ?
Le Dan Rho a bien tenu. Je l’ai adoré. Peut être parce que c’était mon premier « vrai » kim. Les Noris, rien à dire, c’est un classique simple et efficace. Par contre, le Tagoya, je suis déçu. Après 18 mois d’utilisation (en alterné avec les autres) la jupe s’est déchirée. Malgré un mail à Tagoya je n’ai eu aucun retour. Dommage car ce kimono est très agréable à porter.
Quels sont les critères de qualité d'un bon judogi selon toi ?
As-tu un conseil à donner au lecteur du blog lors du choix d'un judogi ?
Il ne faut pas hésiter à mettre plus de 100€ dans un Kim. Les miens tiennent 10 ans ou plus. Surtout, il faut l’essayer et s’y sentir bien (bon d’accord avant lavage, c’est pas toujours hyper évident).
J’en ai 5 sur lesquels je tourne.
As-tu un conseil pour les judokas / judokates qui sont aussi fan de photo et qui souhaiterai prendre une action en plein mouvement ?
Le judo est un sport particulier à photographier. Connaitre les techniques, les athlètes et leurs schéma c’est un gros plus.
Si on est au bord du tapis, il ne sert à rien d’avoir une focale de plus de 200mm. Idéalement je jongle entre un 16-80 et un 70-200/2.8 (J’ai 2 boitiers)
Une rafale de 5 images/seconde suffit pour les décomposer de techniques. Le temps de pose 1/160s mini (là on a des impressions de mouvement, pieds un peu flou) à 1/500s (là c’est net).
Il ne faut pas négliger les portraits pendant les temps d’arrêt des combats. Cela permet des portraits très naturels.
Quand cela est possible, il faut utiliser le RAW ce qui permet une meilleure latitude au développement.
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Clotilde Nguyen |
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Héloïse Lacouchie |
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Mélodie Vaugarny |
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Anna Crémadès |
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La lumière dans les salles ou se déroulent les compétitions de judo, ce n’est pas vraiment le top.
Il ne faut pas hésiter à pratiquer. Pour une journée de compétition, J’arrive souvent à plus de 3000 photos pour en garder entre 20 et 40
Il ne faut pas se décourager. Et la progression est la même en photo qu’en judo. On progresse, on stagne et puis ça repart.
Point important : je suis quasi toujours insatisfait. Trop de déchets, gestion de la lumière pas assez satisfaisante, …. Bref il est très dur de juger correctement son travail. C’est dans le retour des judokas (combattants ou spectateurs) que j’évalue mon travail.
C’est également plus facile en prenant du recul.
Pour finir il faut impérativement :
- Avoir plusieurs batteries chargées (il faut couvrir la panne et l’utilisation intensive de l’appareil)
- Avoir plusieurs cartes mémoires (surtout pour le travail en RAW)
- Ne pas utiliser de flash. Ça ne sert à rien, surtout en rafale
Si vous avez la possibilité, un second boitier ce n’est pas un luxe s’il faut changer d’objectif et quand c’est permis je prends un petit marche pieds pliant (10€ chez votre magasin de bricolage) ça évite de passer la journée à genoux
As-tu une actu en ce moment ?
Pour 2015, j’ai un projet avec SGS [Sainte Geneviève Sport, club de judo de David LAROSE par exemple ] et un autre avec alljudo. Le timing semble rendre ces projets difficiles. Nous verrons.
Je voulais me rendre au France 1D par équipe mais cela n'a pas été possible pour raison familiale. Je verrais si je peux financer mon déplacement pour les championnats d’Europe.
J’ai beaucoup d'autres projets photo en tête. Peut être plus de photos masculines .
Proposes-tu tes photos à la vente aux particuliers et si oui comment peut-on se les procurer ?
Je peux vendre en tirage limité à 30 exemplaires l’ensemble des photos de compétition pour lesquelles j’ai obtenu une accréditation.
J’étudie la possibilité de passer par un prestataire tiers (type jingoo) ou si je gère la logistique personnellement.
Tu as un dernier mot pour les lecteurs du blog ?
Osez ! La communauté du judo requiert de l’audace. Nous ne sommes pas tous des compétiteurs. Cela n’empêche pas d’apporter son point de vue, sa passion, ….
J’aime beaucoup les projets autour des judokas.
En fait je suis plus un photographe de judoka que de judo.
J’ai réalisé l’été dernier des photos avec la judoka portugaise Leandra Freitas. Un peu hors du tapis. Une belle expérience, a renouveler !
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Twitter:
@tifab77